Je ne suis pas la personne que vous croyez
Un chargé de communication présentiel ayant eut l’idée que c’était un bon moment pour débattre sur la fin de vie, commissions parlementaires, lobbys religieux, citoyennes et citoyens s’interrogent. Pour mener à bien ces débats éthiques et juridiques, encore faudrait-il préciser ce que signifie, pour une personne, mourir et survivre.
La question peut sembler facile. Ne sommes-nous pas une même personne à travers le temps ? Ce qu’atteste notre carte d’identité. Et nous savons bien que si nous perdons un doigt, une jambe, les deux, etc., nous restons encore nous-même. Nous avons certes perdu du poids, mais ce régime ne fait pas de nous quelqu’un d’autre. De même, perdre un souvenir ou changer de désir ne nous empêche pas de rester la même personne.
Pour expliquer ces évidences, les esprits religieux font souvent référence à une âme, le sens commun parle plutôt d’ego. Dans tous les cas, nous serions quelque chose d’impalpable qui pourtant se maintient ferme et solide à travers les vicissitudes du temps.
Qu’une personne change à travers le temps semble assez évident. Le point n’est pas là. Ce qui importe est de bien situer les variations et ce qui persiste identiquement. Le corps de la personne change, des souvenirs s’accumulent ou se perdent, des désirs naissent et varient, mais la personne est la même substance qui vit à travers ces changements. C’est toute la différence entre la personnalité ou le corps, dont nous savons bien qu’ils se modifient, et la personne elle-même, celle désignée par un nom propre, qui reste la même – à l’arrière-plan de ces changements, pour ainsi dire.